Pédagogie positive, pleine conscience : phénomène de mode ? marketing ? ou nécessité ?
Je reviens sur ce thème de la pédagogie positive et de la pleine conscience. Non pas par la politique de la girouette, bien connue, mais simplement par un certain trop plein de livres, d’articles, de rencontres et autres ateliers autour de ces idées. Oui, je suis en colère, car pourquoi faut il que chacun s’empare d’une idée, somme toute relativement simple et intuitive (encourager, positiver, mettre en confiance, donner du sens ) pour construire autour, un marché commercialement porteur ? Je suis moi-même tombée dans le piège, puisque je souhaitais renommer mes ateliers d’orientation : ateliers d’orientation en pleine conscience ! Je ne renie rien de ce que je vous ai présenté jusqu’à présent, ni les livres, ni les personnes formidables présentées ici. Toutefois, quand j’ai créé ce site, je me suis promise de rester vigilante, face aux nouvelles croyances et courants, dits novateurs. Deux exemples me sont revenus en mémoire pour justifier cette lettre d’aujourd’hui : – Une maman parlant à son fils de 3 ans1/2 : bon, maintenant tu fais des pâtés à côté de moi, tu ne bouges pas de là. Et tu fais des beaux pâtés, hein, parce qu’hier ils étaient pas terribles ! Après, on enverra la photo à mamie, mais que si c’est des beaux pâtés, d’accord ? – Une autre maman qui me disait en me parlant de sa fille pré-ado : je ne comprends pas, je lui fais des compliments sans arrêt, je lui dis qu’elle est belle, qu’elle réussira toujours, même quand elle a une mauvaise note et j’ai l’impression qu’elle m’évite et ne me croit pas. Qu’est ce qui justifie ces deux réactions opposées de parents ? Croyez vous vraiment que cette maman qui parle à son enfant d’améliorer son château de sable se rend compte que son fils ne va pas forcément avoir envie de le faire avec de telles injonctions ? Non bien sûr ! Elle pense peut-être qu’il faut cadrer les enfants un peu trop gâtés. Il est probable, également, qu’elle ne sait pas faire autrement ! Elle a reçu cela en héritage et ne peut se débarrasser de ces phrases qui peuvent constituer, à la longue, un fardeau pour cet enfant. Devenu adolescent, comment va t’il réagir ? Rendez-vous dans 10 ans, car nul ne le sait ! Les réactions probables ou attendues n’existent pas ! Y a t’il de la peur, face à une possibilité d’échec, même dans un jeu de plage ? La gravité du pâté raté ! Veut-elle montrer à sa maman qu’elle sait éduquer son enfant ? Aujourd’hui, face aux difficultés rencontrées par les ados dans leurs relations aux adultes ( et réciproquement !), ou dans les apprentissages, il est essentiel de mettre nos ados dans les meilleurs conditions de réussite personnelle et scolaire en étant des éveilleurs. Un éveilleur est une personne permettant de faire éclore le meilleur de vos enfants. Dans ce sens la pédagogie positive et la pleine conscience font parties des outils à utiliser mais…pour que cela marche il faut d’abord prendre conscience de nos comportements habituels et s’en désintoxiquer. Peut-être cette maman n°1 rencontrera t’elle la personne qui lui fera prendre conscience que faire plaisir à mamie c’est spontané, l’imposer ne donne pas envie à l’enfant. Ca vient du cœur. Que va t’il garder de ce souvenir ? Si vous avez envie que votre enfant remercie votre maman dans un souci éducatif de politesse pourquoi ne pas lui demander de dire merci, tout simplement ? Ceci me rappelle le « phénomène Dolto » et « le bébé est une personne ». Pour certains, le bébé est devenu le roi de la famille et du monde. Pour d’autres, le bébé devait entendre des problèmes qui ne pouvaient le concerner, simplement parce qu’on le considérait adulte à 6 mois ! Maintenant on dit que Dolto a été mal comprise mais avec le battage médiatique autour du « phénomène Dolto » était il si facile de comprendre ? Ces nouveaux savoirs-faire sont ils vraiment nouveaux ? Ne vont ils pas à nouveau culpabiliser les parents ? La course à la meilleur méthode ? Coooomment ? vous n’êtes pas un parent Gordon ? Vous n’avez pas mis votre enfant dans une école alternative qui préconise la pédagogie positive ? Il y a aussi cette autre maman qui veut absolument faire des compliments. elle veut être positive tout le temps. Elle croit que de cette façon, sa fille sera encouragée. Ce serait trop simple ! Un ado est très sensible à la franchise de son parent. Les critiques ne le dérangent pas pour peu qu’elles soient fondées et explicitées avec, disons, un peu de délicatesse et surtout sans angoisse ! Trop de compliments tuent le compliment et le parent n’est plus crédible. Alors ? quelle est la solution, s’il y en a une ? Celle qui a ma préférence est l’écoute et le regard et surtout prendre conscience de ce que l’on dit et fait. Quand vous parlez à votre enfant, comment vos phrases font elles écho chez lui ? Regardez, constatez, et imaginez une autre façon de faire si vous voyez que cela ne colle pas. Si vous n’y arrivez pas, demandez à des proches, des professionnels, comment vos phrases sont perçues. Posez-vous des questions aussi sur ce que vous auriez aimé entendre. Comme toutes méthodes, même les plus positives ont leurs limites et leurs revers. Dans l’article qui suit je vais vous parler du premier salon pour le parent d’ado, il est justement fait pour cela, pour que chacun trouve sa juste place et sa façon la plus juste de s’exprimer. Et si cet article vous a ouvert des pistes de réflexion, téléphonez nous ou écrivez nous pour en parler. Nous n’avons pas de réponses pré-établies mais nous chercherons et trouverons ensemble, ce qui peut améliorer l’existant, sans culpabilité ou leçon de morale, phénomène de mode, de politique, ou de marketing. L’éducation au meilleur n’est pas un long fleuve tranquille mais cela mérite que l’on s’y attarde, sans croyance, avec nos 5 sens ouverts. Au plaisir, de vous rencontrer, d’accompagner vos ados,vers la réussite et le plaisir de partager le monde des adultes.
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