Mes parents m’ont surtout appris à me poser des questions
Bonjour Marion, merci d’avoir accepté de parler de ton parcours professionnel et de ce que tes parents t’ont apporté dans tes choix scolaires. En seconde j’ai choisi la section littéraire car j’aimais les langues et le français. J’ai pris option arts plastiques et le japonais en langue 3. J’ai fait mes études de Droit à Vannes, près de ma famille, puis à Nanterre pour mon master. Mais au fil des années la motivation s’est estompée, je ne me voyais pas continuer ainsi, même si mes notes me le permettaient. Ma vocation de commissaire de police n’était plus pour moi. Que faire ? Le côté artistique me manquait, j’ai voulu me recentrer. Un obstacle, toutefois, je n’étais pas bonne en dessin. L’idée d’être fleuriste s’est dessinée peu à peu. J’ai choisi la meilleure école à Paris, j’ai été prise, et me voilà à faire des bouquets avec des gens formidables (les fleuristes sont souvent des gens atypiques et très intéressants). Ça, c’est le bon côté des choses. L’autre versant c’est : des journées très longues, des ouvertures le dimanche, les jours fériés, les difficultés de gestion d’un magasin. Bref, pas de vie de famille ou alors avec un mari fleuriste ! Ce n’était pas ma façon de voir ma vie future ! Il fallait donc, encore une fois, me poser des questions, pour trouver le métier qui me ferait, à la fois vibrer, et me permettrait aussi, d’avoir une vie de famille. J’avais 23 ans, mes amies terminaient leurs études et ne trouvaient pas toujours un emploi, je ne voulais pas dépendre de mes parents. La situation se compliquait. Quand j’ai découvert le métier de technicien de fabrication dans les métiers du livre et du journalisme. Chance, je pouvais le faire en apprentissage ! Aujourd’hui je sais que je suis sur la bonne voie. Je dois à la fois être rigoureuse comme en droit dans mon travail de suivi de fabrication. Je retrouve le relationnel avec les fournisseurs et la créativité, comme dans le métier de fleuriste. Ce métier me permet à la fois d’être concrète en donnant naissance à un livre et en même temps d’être créative, car le livre c’est une ouverture sur le monde. Bref, mes formations différentes, se sont additionnées, alors qu’elles n’avaient aucune raison d’être complémentaires. J’ai même le loisir de progresser en continuant mes études vers « chargé de projet numérique » ! Marion quelles sont les qualités qui t’ont servi dans ton parcours : Je suis enthousiaste, curieuse, je me suis toujours posée des questions. Toutefois ce sont des questions pour m’aider à choisir, pas pour me dire : est ce que je vais y arriver ? Je suis persévérante, j’essaie de me donner les moyens de réussir, et surtout j’aime l’excellence. Je ne pouvais faire que la meilleure école de fleuriste, par exemple. Peux tu nous dire si tes parents t’ont aidé dans tes choix ? J’ai une famille incroyable et très particulière, puisqu’un jour maman et papa nous ont dit qu’ils souhaitaient être famille d’accueil. Ils souhaitaient accueillir des enfants ayant des difficultés familiales et leur redonner une chance. Il a fallu apprendre, à partager, le vivre ensemble, car nous avons connu des personnalités complètement atypiques. De plus mes parents m’ont toujours fait confiance. J’ai eu la chance que mes parents ne m’obligent pas à faire S en raison de meilleurs débouchés, par exemple. Ils m’ont surtout appris à me poser des questions. A table nous parlions de tout. Tous les sujets étaient possibles. Nous étions obligés de réfléchir, d’argumenter. Aucun sujet n’était tabou. Ca m’a appris à travailler su des sujets divers, à imaginer des situations, à donner mon avis, sans avoir peur ou me sentir gênée. A chaque fois que j’ai eu une difficulté pour choisir ou pour avancer, je suis retournée chez mes parents. Nous débattions du sujet comme quand j’étais à la maison. J’ai écouté leur feed-back et surtout leurs encouragements et j’ai pu faire mes choix sereinement.
Publié le 24 janvier 2015 | | Laissez vos commentairesClassés dans : Actualités quokka