« Le Tour de France de la parentalité » menée par Aurore Bergé, la Ministre des solidarités et des familles.

#etredesParents

Le 19 décembre Quokka a assisté à un Grand débat sur la Parentalité en présence d’Aurore Bergé, Ministre des solidarités et des familles et de Delphine Bürkli, Maire du 9ème arrondissement.

Cette matinée marquait le début d’un Tour de France de la parentalité mené par le ministère. L’objectif ? pendant 6 mois, recueillir les retours d’expérience, besoins et idées des acteurs de la parentalité – structures d’accueil de la petite enfance, associations, éducateurs, parents… – afin de mieux accompagner les parents lors des moments clés de la vie de leur enfant.

Le débat a été nourri de multiples témoignages d’associations, d’enseignants et de parents présents. On vous livre quelques unes des questions et idées fortes soulevées par ces acteurs de terrain :

• Être parent aujourd’hui est devenu un métier, avec des enjeux nouveaux : concilier vie de famille et professionnelle, gérer les modes de garde, la monoparentalité,  faire face aux nouveaux risques que peuvent rencontrer les familles : la sédentarité, le harcèlement scolaire, l’isolement, les écrans, la santé mentale…

• Florence Meyer, fondatrice de Quokka (https://www.quokka.fr/) a livré un constat : le rôle de parent a évolué ces 15 à 20 dernières années. Une certaine anxiété nait désormais chez les parents dès la petite enfance de leur enfant, et atteint son paroxysme à l’adolescence.

Et dans ce contexte, elle pointe cette difficulté pour les structures d’accompagnement à la parentalité: comment aller au-devant des parents ? au collège ? Ils n’y sont pas. Une part de réponse n’est-elle pas à trouver au sein de l’entreprise, où l’impact de la parentalité est fort ? comment accompagner le manager pour que les salariés vivent mieux leur parentalité ?

Protéger plutôt que « contrôler » le temps d’écran des enfants

• Kocoya ThinkLab, présente ses initiatives pour bien vivre le numérique en famille, en parlant de « protection parentale » pour le temps d’écran des enfants, plutôt que de « contrôle ». L’enjeu est bien de poser un cadre de protection.

Kocoya effectue un maillage large en travaillant dans les collèges via le personnel de direction, les infirmières, le CPE, via l’ENT, mais aussi via les Centres sociaux.

Actions envers les enfants porteurs de handicap

• Concernant les enfants en situations de handicap et les AESH : la ministre Aurore Bergé fait remarquer que les AESH sont le 2ème métier le plus important en terme d’effectifs au sein de l’éducation nationale.

Un chemin colossal a été fait. L’une des avancées prévues d’ici 2027 est d’avoir 100 instituts médico-éducatifs au sein même d’établissements scolaires. Enfants franchiront tous la même porte de l’école le matin, mais certains en situation de handicap rejoindront leur IME, tandis que les autres iront en classe.

• La proviseure de la cité scolaire Jules Ferry Paris 9ème témoigne d’une initiative dans son établissement autour de la perception du handicap des élèves : la veille de la rentrée en 6eme, a lieu une session de sensibilisation à la question du handicap avec les élèves et les personnels. Cette initiative est bien vécue et porte ses fruits. Par ailleurs, elle note l’Importance d’avoir des équipes d’accompagnement au complet au sein des écoles.

Adresser les élèves porteurs d’un TSA

Delphine Bürkli, Maire du 9ème arrondissement, témoigne de l’initiative Lab 9A lancée dans une école élémentaire du quartier : un lieu de formation des enseignants et personnels confrontés aux élèves porteurs d’un TSA (trouble de la sphère autistique).

L’expérimentation, qui a commencé il y a 1 an, est concluante et va vers une labellisation.

Prévenir l’impact des violences intra-familiales sur l’enfant

• La fondation OPEJ (protection des enfants et des adolescents – http://www.fondation-opej.org/ ) soulève le problème des situations de violences intra-familiales, une zone grise où l’enfant se retrouve souvent comme messager entre parents. Or cette situation est nuisible à l’enfant pour sa construction. La médiation familiale est un enjeu important pour mieux accompagner l’enfant en cas de séparation des parents.
• Parenthèse médiation (www.parenthesemediation.fr), également présente, point aussi le fait que de très jeunes enfants subissent des situations de conflit. La rupture de dialogue des parents se fait aux dépends des enfants et ados.  L’espace de médiation familiale est un endroit pour prévenir cela.

Le soutien à la parentalité

Groupement associatif Cithea (7 ateliers des familles en IDF – https://cithea.org/ ) soulève la charge qui pèse sur les parents, à qui on demande d’être des experts de leur enfant. Les services de soutien à la parentalité et de prévention resteront en 1ère  ligne, mais il est nécessaire d’aller plus loin.

Une réforme des CMP est nécessaire en France, il y a une nécessité pour les espaces de rencontre pour l’accompagnement à la parentalité d’être de plus en plus spécialisés.

La prévention du harcèlement scolaire

Un besoin en matière de prévention de la reproduction de la violence est soulevé : en effet le harceleur bien souvent a souffert lui même de situations de violence. Pour prévenir le phénomène, il faut donner la parole plus tôt, dès la pré-adolescence, établir un accès à un psy de la même manière qu’on consulte un dentiste.

Éducation du parent à libérer leur parole comme celle de leur enfant est nécessaire.

En conclusion la ministre Aurore Bergé indique que les moyens liés aux sujets de la parentalité ont augmenté.

Mais elle pose une question qui sera au cœur de ce Tour de France de la Parentalié : faut-il un nouveau lieu ressource à destination des parents pour donner accès à des moyens concrets et financiers ? Ou plutôt un lieu rassemblant les acteurs de la parentalité – enseignants, soignants, professionnels de la petite enfance etc. ?

La réponse reste incertaine suite au remaniement ministériel de janvier mais la question est posée.

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