Interview de Florence Meyer, Coach et fondatrice de Quokka

florenceQuokka en toute transparence

Quel public prend contact avec l’association ?

Il y a plusieurs types de demandes :

  • Des parents qui constatent que leur ado n’a pas les résultats scolaires espérés et qui cherchent à l’aider.
  • Des parents qui nous adressent leur ado pour une rencontre entre avec un adulte-relais en vue d’un choix d’orientation.
  • Des jeunes à l’université qui recherchent des stages et qui n’en trouvent pas
  • Des professionnels de l’enseignement qui cherchent à améliorer les relations entre l’école et la famille.

Concernant les parents que proposez-vous ?

Nous proposons des ateliers collectifs en entreprise ou en salle et des rencontres individuelles. Les rencontres individuelles sont les plus nombreuses car les parents agissent aujourd’hui dans l’urgence et ont besoin de réponses immédiates. L’atelier collectif a un thème plus général et évoque surtout des attitudes positives à adopter, des idées à trouver, des conseils à essayer. Il permet de partager ses questionnements, de se réconforter parfois, c’est un peu comme rencontrer une bonne copine qui a les mêmes difficultés que soi. L’atelier est animé par un professionnel. Notre objectif est de généraliser les ateliers de façon à anticiper les difficultés. Par expérience, les risques scolaires, se situent autour de la 6e 4e et seconde car les comportements changent. Les adolescents cherchent à s’autonomiser, un vent de liberté souffle, ce sont de nouvelles expériences que le jeune expérimente. Un exemple d’atelier parentalité : 

  •  Je suis salarié et parent,  comment concilier les deux?
  •  Quelle place puis je trouver auprès de mon adolescent pour le motiver ou l’aider à s’orienter ?
  •  Quelles problématiques spécifiques éprouve un parent salarié ? Comment puis-je établir un contrat entre mon ado et le reste de la famille ?

 

Qu’avez-vous constaté comme incompréhension entre le jeune et le parent ?

La perception du temps est très différente, chez l’ado et le parent. La question se résume souvent chez le parent par : « Il ne se rend pas compte qu’il y a des échéances et que l’école ne va pas attendre qu’il se réveille ! « Quant au jeune il n’est pas forcément sur le même tempo. Le temps, pour lui, est un temps immédiat, celui de ses contrôles de la semaine mais l’avenir plus lointain est souvent incertain ou peu structuré. Parfois il ne souhaite pas l’envisager car il a peur de cet inconnu et des contradictions possibles avec ses notes ou son entourage. En une phrase orientation et scolarité sont associées pour le parent et souvent dissociées pour l’ado.

 Que manque-t-il pour que la relation soit plus harmonieuse ?

La confiance ! C’est vraiment le mot qui revient le plus souvent. Pour le parent : » Je ne sais pas si je peux avoir confiance en lui, je ne sais pas quoi faire pour l’aider« , traduction de : Je ne sais pas trouver ma place en tant que parent. Du côté de l’ado, c’est : « mes parents ne me font pas confiance« . S’il est vrai qu’ils manquent parfois de méthode, pour beaucoup c’est la motivation et surtout le plaisir de travailler qui est absent. De plus, à cette période de l’année la fatigue est vraiment présente et ils s’en plaignent beaucoup. Pour certains c’est le moment où ils commencent à décrocher et où ils n’ont pas le recul pour analyser la situation. C’est là qu’il faut agir, sans attendre de s’installer dans des réflexes de protection, ou de rejet de l’école.

Comment retrouver la confiance ?

Nous entendons des parents nous dire : « je ne peux pas lui faire confiance, vous comprenez, à chaque fois que j’ai le dos tourné, il fait ceci ou cela au lieu de travailler. » Si la réaction immédiate est compréhensible, l’affirmation de la systématisation est assez difficile à accepter. S’il est souhaitable d’affirmer votre mécontentement : Je suis mécontent(e) car tu t’étais engagé(e) à faire ton travail avant de t’amuser ou de partir chez ton ami. Il est préférable de trouver une solution : si tu veux que je te fasse confiance je te propose de…, je sais que tu peux comprendre que etc…Il y a au moins une possibilité de s’améliorer et de changer. Voilà, comment nous travaillons. Bien sûr, pour nous, c’est plus facile d’être parent d’ado comme ça ! Être heureux et faire des compliments à notre 7e merveille du monde ! Pour les ados même si ça peut paraître ridicule, à chaque fois qu’ils réussissent un objectif fixé nous leur adressons un message de félicitations et ça marche ☺ ! Nous essayons de travailler à chercher du plaisir dans l’apprentissage. Ils nous regardent parfois bizarrement au début mais ça marche. Notre but : Nous cherchons un local pour créer un café où parents et ados échangent sur leurs passions et partagent des connaissances et des compétences.

 A quoi servent les ateliers orientation pour les ados puisque vous n’êtes pas conseillère d’orientation ?

Effectivement, nous ne remplaçons pas la conseillère d’orientation, que les choses soient claires. Nous restons dans un rôle de parent mais de « parent-ressource » pas de parent anxieux. Notre rôle est d’éclairer la route des ados, d’être des éveilleurs, c’est tout. Nous connaissons certaines filières de la scolarité, comme tous les parents nous sommes plongés dedans, mais notre but est de générer l’envie chez lui d’aller chercher de l’information. Pour cela, nous l’incitons simplement à découvrir le monde professionnel. Nous échangeons sur le monde du travail, la façon dont il le perçoit et la place qu’il souhaite y occuper. Nous lui présentons des parents dont le métier correspond à ses choix. Une façon de le motiver scolairement.

Pourquoi travaillez-vous en entreprise ?

Tout simplement parce que les parents passent le plus clair de leur temps sur leur lieu de travail ! Ils se plaignent déjà de ne pas assez « surveiller » leurs ados alors ne leur prenons pas plus de temps, s’il est possible de faire autrement ! Nous venons donc de signer notre engagement auprès de l’observatoire de la parentalité. (voir photo) L’important pour nous est d’alimenter le réseau d’adultes-relais, en valorisant le parent à travers son métier ou son activité. L’entreprise a tout intérêt à organiser des journées en entreprise pour les adolescents car elles permettent, de valoriser les salariés, de transmettre les valeurs de l’entreprise, d’aider les salariés dans leur parentalité à travers des ateliers, le midi. L’entreprise s’inscrit alors comme société innovante et sociale, un plus pour les recrutements d’aujourd’hui.

Y-a-t-il une adhésion à Quokka ?

Quokka est une association à but non lucratif. Nous travaillons bénévolement depuis plus d’un an mais le but est de grandir et de vous offrir un travail de qualité. Nous demandons des dons libres de 2 euros ou plus, pour nous aider sur le plan logistique à mettre en place les duos de la réussite, c’est-à-dire un ado avec un adulte-relais. L’adhésion est gratuite quand un parent vient par l’intermédiaire de l’école ou d’une association.

Quel est le modèle économique de Quokka ?

Pour ceux qui recherchent plus que le parrainage parent-ado ou des informations simples et gratuites nous proposons à des tarifs associatifs des ateliers d’accompagnements aux parents, aux ados, en entreprise à l’école et en salle. Nous proposons également aux entreprises de devenir mécènes de Quokka afin de parrainer des duos de la réussite : un ado + un adulte-relais. Nous avons également répondu à des appels à projets et nous espérons des subventions en février 2014 pour les 2 ans de l’association.

Publié le 15 avril 2013 | | Laissez vos commentaires

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