Et maintenant qu’allons-nous faire ?
Quand vous lirez ce message, les évènements tragiques auront plus d’une semaine. Ils auront été vécus par chacun d’entre nous, avec la distance qu’il lui ai possible de garder. Soit parce qu’il a été touché personnellement mais surtout parce chacun d’entre-nous a de réponses particulières. Comment serait il possible de globaliser des attitudes ou de généraliser une réponse identique quand il s’agit de gérer une situation où les émotions sont si violentes. Pour la première fois même les plus audacieux et les plus irrévérencieux des ados que je côtoie ont accepté de dire leurs peurs, parfois avec un sourire en coin, parfois en se balançant d’une jambe sur l’autre. Personnellement, je me suis retrouvée devant ma fille qui me dit avoir pris des places pour un concert de musique métal. Elle se pose la question face à moi : j’y vais, j’y vais pas. T’en penses quoi maman ? J’ai l’impression d’être peureuse en n’y allant pas, et en même temps je ne me sens pas à l’aise en y allant. Il suffisait de lui dire : oh écoute, ce n’est peut-être pas utile d’y aller en ce moment, non ? pour qu’elle accepte ma vision anxieuse des choses (d’autant que ses goûts musicaux ne sont pas vraiment ma tasse de thé :)). Mais j’ai tourné ma langue 7 fois dans ma bouche et je me suis entendue dire : Ma chérie d’amour, ce que tu feras, sera bien. Ecoute ce qui toi, te plait, te fait plaisir, moi j’ai confiance. Si j’étais restée coach dans l’âme j’aurais dit : quel est l’avantage pour toi si tu y vas ? quel risque prends tu ? Mais à la folie de l’irrationnel il n’y a pas de réponse rationnelle ni de calculs possibles. Ma fille étant presque une femme, j’ai préféré lui dire des paroles d’apaisement, de douceur, de tendresse, d’amour. Nos jeunes ont été touchés de plein fouet par ces attaques monstrueuses, hors de la raison, ils ont donc besoin avant tout d’être réconfortés et rassurés. Les monstres de leur enfance étaient des bisounours face à ceux là ! S’ils peuvent comprendre nos inquiétudes légitimes, sur l’avenir, nos peurs de les laisser retrouver leurs amis dans des cafés, s’ils peuvent admettre nos hésitations quand ils nous demandent d’aller écouter un concert, ils ont aussi besoin d’être entourés par notre confiance. Offrons leur une grande confiance dans leur envie d’être en vie. C’est mon message de maman.
Publié le 22 novembre 2015 | |Classés dans : Actualités quokka
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