2018, une année à savourer ?
bonne année 2018 !
Traditionnellement chacun propose ses bons vœux en début d’année. Comme toute convention elle peut paraitre inutile, désuète ou simplement sans aucun sens. En tant que fondatrice de l’association, j’aime me rapprocher de mes lecteurs à ce moment, leur parler à l’oreille, amicalement.
Cette année, j’ai envie de vous souhaiter une année savoureuse. Pourquoi savoureuse ? Car tout ce qui a trait à la cuisine me semble vraiment approprié à la relation entre les Hommes, et a fortiori entre parents et adolescents. Le goût, les saveurs sont particulières à chacun, les épices, le sel, le poivre, sont perçus comme agréables ou non, avec tous les degrés qualitatifs.
C’est parfois un casse tête, d’ailleurs, de se lancer dans un repas qui plaise à tout un chacun. L’un aime ceci, l’autre non, sans compter les régimes, amaigrissants ou médicaux, sans sel, sans sucre etc…la maîtresse ou le maître de maison a bien du mal à coordonner tout cela afin de donner du plaisir à chacun.
Faut-il s’abstenir de recevoir ? Faut-il ne s’occuper que de ses propres choix ? Un plat pour chacun ? Se faire inviter ? Vous trouvez votre chemin dans ces choix multiples en fonction de vos envies, besoins.
Pourquoi une année savoureuse dans le cadre de la relation parent-ado ? Tout simplement pour trouver du plaisir à déguster cette relation. Un peu comme un plat que l’on va goûter. Aussi certaines épices inconnues rendent le plat parfois indigeste. Faut-il pour autant rejeter le plat violemment ? Au risque que la personne se sente offusquée ? Blessée dans ce qui lui tient à cœur ? Agrémenter différemment ? Echanger nos points de vue, simplement ?
Je me souviens d’une histoire personnelle. Au début de ma carrière, il y avait dans mon service une jeune femme antillaise. Au moment de Noel elle nous a apporté des accras pour nous faire découvrir cette merveille ! De mon coté, ravie de me lancer dans cette découverte gustative dont elle m’avait parlée avec joie, je me précipite et goûte. Ayant été élevée aux haricots beurre et persil vous imaginez ce que ces accras ont provoqué chez moi en matière de goûts et de digestion :). Aujourd’hui, je regrette de ne pouvoir agrémenter mes plats de poivre et d’épices du monde. Pour autant la curiosité m’oblige à goûter presque tout et à partager avec chacun, pour la convivialité. J’ai le regret de mes fragilités mais je ne souhaite pas qu’elles enclenchent une fracture dans mon lien social. On a vite fait de ne fréquenter que ce qui nous ressemble.
Rendre l’année savoureuse pour moi est donc de développer sa curiosité de l’autre, d’entendre ses joies, ses plaisirs, ses partages. Rendre l’année savoureuse, c’est aussi pouvoir exprimer ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas, j’aime, j’aime pas mais je peux entendre, comprendre que cela te plait à toi surtout si tu le partages avec moi.
Rendre l’année savoureuse c’est donc découvrir partager, offrir, recevoir, déguster. Certes, il y aura peut-être de mauvaises surprises, des moments décidément trop poivrés ou des instants où les oignons vous feront pleurer avant de les retrouver fondants dans votre bouche. Ca, ce sont les situations de la vie, celles auxquelles nous sommes tous confrontés. Il est de notre choix, par contre d’imposer à l’autre notre cuisine, nos goûts, nos recettes ou pas. Il est de notre choix de poser une question simple, comme : Comment ferais tu toi ? Comment tu l’imagines ton plat favori ( ton orientation) ? Faire marcher la machine à curiosité plutôt que celle de nos us et coutumes. En quoi comparer un plat peut-il permettre de résoudre certaines difficultés entre parent et ados me direz vous ? Cette métaphore a-t-elle une utilité ? Elle en a pour moi car si l’on replace une situation dans le cadre culinaire on fait tomber un point crucial de pollution de la relation parent ado, une émotion très déstabilisante dans ce couple très émotionnel : la peur. Imaginer la situation ( orientation, travail, relation) comme s’il on préparait un plat c’est compter sur nos envies, notre imaginaire, nos passions, nos habitudes, notre éducation, imaginer la préparation ( l’organisation) , ce que l’on s’apprête à déguster ( le futur) , et à faire savourer aux autres ( comment notre décision sera reçue).
Oui une année savoureuse, celle qui vous permettra de concocter ce qui vous fait du bien avec ce qui vous appartient et qui vient des autres coins du monde.
Au plaisir de vous retrouver pour un quokkafé du mardi
Florence Meyer
Publié le 4 janvier 2018 | |Classés dans : Non classé
Les commentaires sont fermés.