L’écrivain en herbe, Dany Laferrière de l’académie française

l enigme du retour
Au hasard de mes lectures, j’ai découvert ce poème extraordinaire dans le livre « l’énigme du retour » de Dany Laferrière. On croit savoir de quoi est fait le quotidien d’un métier et parfois c’est une autre facette que l’on découvre : Mon neveu voudrait devenir un écrivain célèbre. L’influence de cette culture de rocks stars. Son père est un poète en danger de mort, Son oncle, un romancier vivant en exil. Il faut choisir entre la mort et l’exil. Pour son grand-père c’est la mort en exil. C’est avant de commencer qu’on a le loisir de penser à la célébrité car dès la première phrase écrite on fait face à un archer sans visage qui vise d’abord l’égo. Plus tard. Dans un fauteuil profond. Au coin du feu. La gloire viendra. Trop tard. L’idéal alors sera une journée sans douleur. La pire connerie, parait-il, c’est de comparer une époque  à une autre. Le temps de l’un  à celui de l’autre. Les temps individuels, sont des lignes droites parallèles qui ne se croisent jamais. Dans la petite chambre, mon neveu et moi, on se regarde sans se voir. Chacun essaie d’apprivoiser la présence de l’autre. Sur la petite étagère je remarque des Carter Brown qui m’appartenaient Pour écrire un roman, j’explique à mon neveu avec un sourire en coin qu’il faut surtout de bonnes fesses car c’est un métier comme celui de couturière où l’on est assis longtemps. Et qui exige aussi des talents de bonne cuisinière. Prenez une grande chaudière d’eau bouillante où vous jetez quelques légumes et un morceau de viande saignante. On ajoutera plus tard le sel et les épices avant de baisser le feu. Tous les gouts finissent par se fondre en un seul. Le lecteur peut passer à table. On dirait un métier féminin demande inquiet mon neveu. En effet on doit pouvoir se changer en femme, plante ou pierre. Les trois règnes sont requis.

Publié le 10 novembre 2014 | | Laissez vos commentaires

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